VIN JAUNE CÔTES DU JURA 2016
Plus tardif, le Savagnin nous offre un bel équilibre entre sucre et acidité, nécessaires à l’élaboration du vin Jaune. Le travail dans les vignes, est basé sur le respect de la nature et des sols. Pour les jeunes vignes, situées sur les fortes pentes, pour éviter l’érosion, nous bêchons un rang sur deux, pratiquons des remontages de sols pour aérer les terres soumises au tassement dû à l’humidité, et de l’enherbement avec des plantes sélectionnées telles que le trèfle, qui, en exerçant une concurrence sur la vigne permet de moduler son alimentation minérale et hydrique et de contrôler sa vigueur et son rendement.
La taille Guyot double s’impose pour le Savagnin pour mieux en maitriser son rendement. La restructuration des vignes contribue à l’harmonie de notre cuvée : les vignes jeunes apportent l’exubérance, la fraîcheur et l’acidité. Tandis que les spécimens plus anciens apportent la structure et le caractère du vin jaune.
Le Savagnin est pressé directement en cuve et vinifié individuellement en vin blanc sec, suivi d’un élevage court (jusqu’au printemps) sur lies fines. Le vin est alors entonné en fûts de chêne, avec un ‘petit jour’ de 5L, afin que le développement du voile se fasse rapidement. Nous recherchons une oxydation ménagée, le voile servant de barrière entre l’air ambiant et le vin. Ces fûts reposent tranquillement dans nos caves, marquées par de fortes amplitudes thermiques (entre10°et 23°C) et des atmosphères très sèches pour jongler entre finesse et puissance ! Notre sélection de futailles s’est portée sur des fûts en chêne de 5 vins minimum pour ne pas donner du ‘boisé’ au vin. Riches en levures et micro-organismes ils favorisent la formation du voile. Leurs contenances de 228L, offrent le meilleur rapport volume du vin et surface d’échange avec l’air pour assurer le développement du voile et des arômes spécifiques de ce vin.
Il est conservé ainsi au minium 6 ans et trois mois, sans intervention, mais avec un suivi régulier et un œil attentif. Ce procédé, qui respecte l’évaporation naturelle du vin, provoque la création d’une fine pellicule de levures en surface. C’est elle qui, patiemment, nourrit le vin du fameux « goût jaune » : arômes complexes de noix, noisette, amande, épices… À la fin de son vieillissement, le nectar obtenu est mis en bouteille dans un « clavelin » de 62 centilitres (volume restant d’un litre de Savagnin après élevage), flacon spécifiquement créé pour lui.